samedi 12 janvier 2008

Mort et naissances


L'année 2007 a été pour moi une année riche en évènements familiaux : mort de ma Maman le 6 janvier, jour de l'Epiphanie ; arrivée d'Eugénie cet été, et de Romain, mes 5è et 6è petits enfants: mort et naissances, mais je préferre ces mots : naissance au Ciel, naissance à la Terre, que nous offre la tradition orthodoxe.


J'ai vécu les trois évènements avec la même intensité, la même joie profonde, et les mêmes difficultés.

La célébration de la naissance au ciel de ma maman (vulgairement appelée enterrement) a été pour moi comme une fête : fleurs, musique, mais surtout fête de l'amitié et de la fraternité humaines. Le passage lui-même a été d'une étonnante simplicité : quelques halètements pour rendre le souffle...Mais auparavant pour elle (et pour nous qui étions épuisés) le chemin a été difficile. J'avais l'impression d'une naissance à l'envers tant elle semblait avoir de peine à lâcher...

Les bébés étaient attendus, ils ont été accueillis dans la joie. Là aussi il y avait des fleurs...Mais pourtant, que de difficultés à assumer toutes les exigences de la situation pour les adultes épuisés ! Et en regardant les enfants, je pouvais observer tout ce travail que semblait représenter pour eux l'arrivée sur cette terre : apprendre le souffle, l'alimentation, trouver un rythme dans cette existence...comme une mort à l'envers...

En permanence la vie se donne et se retire, comme le flux et le reflux de la marée : les vagues naissent et meurent, et l'Océan demeure. Entre deux vagues, comme entre deux marées, existe un instant d'immobilité, un instant de silence que l'on peut parfois saisir. Et le fil de vie demeure.